Perpignan: le reportage d'ARTE qui accable Pujol
Cette réalisation offre une place de choix à l'humain, comme valeur supérieure à une administration aveugle. Elle met en avant le vécu quotidien des habitants, contre les visites hebdomadaires des élus. La galère contre la cravate, l'illétrisme contre l'instruction du bas de la ville. Il en ressort une émission accablante pour l'actuel Hôtel de Ville, qui préfère fragmenter la communauté gitane au prétexte d'une « mixité » toute réglementaire, mais en réalité extérieure au souhait populaire. les gitans de Perpignan, s'ils cessaient d'être ensemble, cesseraient d'être gitans. Leur réflexe identitaire inconscient repose sur la cohésion, la solidarité, la transmission de valeurs multiséculaires. Ces tous derniers porteurs de la langue catalane, infiniment ancrés dans le territoire, restent indispensables à la personnalité plurielle de Perpignan. Une nouvelle fois, la population gitane de Perpignan apparaît comme un enjeu, social et économique, mais bien davantage politique, c'est-à-dire électoral. En ce terme, Jean-Marc Pujol semble avoir perdu les bulletins de vote gitans, par jacobinisme de la pensée, c'est-à-dire par application des stratégies de réaménagement de l'Etat engagées depuis plus de 10 ans. Saint-Jacques nécessite une plan à la carte, non un copier-collé venus de cités de la première couronne parisienne. Mais la pensée propre, adaptés à la situation, et non pas décentralisée, a échappé au premier magistrat.